Romances russes
Quelques belles romances russes et tziganes,
adaptées et chantées en français
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
BLOTTIE SOUS MON PLAID
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Alla Terekhova
Blottie sous mon plaid, je retrace
Le songe d’hier, les yeux fermés…
Qui a perdu ce face-à-face ?
Qui l’a gagné ?
Qui l’a gagné ?
Tout me repasse par la tête,
Je souffre comme l’autre jour,
Sans trouver de réponse nette :
Sans trouver de réponse nette :
Était-ce l’amour ?
Poursuite, fuite, assaut, défense,
Les rôles s’inversaient sans fin.
Le chat dormait avec confiance,
Seul dans son coin.
Seul dans son coin.
Dans ce duel de deux âmes fortes,
Qui a servi de balle à qui ?
Est-ce mon orgueuil ou bien le vôtre
Est-ce mon orgueuil ou bien le vôtre
Qui est meurtri ?
Désirs, espoirs, regrets, colères,
Qu’en reste-t-il? Je ne sais plus…
Aurais-je vaincu ou, au contraire,
Serais-je vaincue ?
Serais-je vaincue ?
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
L'AMOUR D'UN VOYOU
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Matthieu Carmelah
Un brasier bleu consume mes jours
Oubliée, ma campagne natale
Désormais je veux chanter l’amour
Je ne ferai plus jamais de scandale
J’étais comme un jardin délaissé
Trop porté sur le vin et les filles
J’en ai marre d’être un débauché
Marre de ma vie de pacotille
Laisse-moi regarder dans tes yeux
Dans leur lumière d’or et d’ambre
Mon seul rêve et mon plus cher vœu
C’est qu’on reste toujours ensemble
Beau sourire, taille élancée…
Il ignore, ton cœur trop sauvage
À quel point un voyou sait aimer
À quel point il sait être sage
J’oublierai les tripots et le vin
Je n’écrirai de vers à personne
Il suffit que je frôle ta main
Et tes cheveux couleur d’automne
Je suis prêt à te suivre partout
En terre étrangère ou natale…
Désormais, je veux chanter l’amour
Je ne ferai plus jamais de scandale
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
TANT MIEUX
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Alla Terekhova
Tant mieux que vous ne brûliez pas pour moi
Tant mieux que, pour vous, je ne brûle guère
Et que l’amour fou ne nous fasse pas
Tourner la tête et remuer ciel et terre
Aussi, j’aime pouvoir être amusante
Irréfléchie, ne pas jouer de rôles
Ne pas rougir d’une onde suffocante
Dès que nos mains, par accident, se frôlent
Aussi, tant mieux que, sans la moindre gêne
Vous étreigniez une autre en ma présence
Que vous ne me souhaitiez pas la géhenne
Parce que ce n’est pas vous que j’embrasse
Tant mieux que vous ne répétiez pas sans arrêt
Mon tendre nom, dans une obstination fatale…
Que, dans la paix d’une église, jamais
Pour nous on ne joue la marche nuptiale
De tout mon cœur, de tout mon corps merci
De m’aimer tant, sans le savoir vous-même…
Merci, aussi, pour nos rares sorties
Pour votre absence dans les nuits sereines
Pour le soleil qui, à nous deux, bat froid
Pour peu d’instants de joie involontaire…
Tant mieux, hélas, que vous ne m’aimiez pas
Tant mieux, hélas, que je n’vous aime guère…
Adaptation française
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
MA BELLE MYSTÉRIEUSE
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Matthieu Carmelah, Alla Terekhova
Tu es enchantée, tu es envoûtée
Vénérée autrefois par le vent lui-même
Tu serais toute entière comme enchaînée
Toi, ma femme que je n’ose dire mienne
Jamais trop amère, jamais trop réjouie
Tu n’es pas de ce monde, comme qui dirait
Toi, la grande folie de ma pauvre vie
Toi, mon bel astre mi-inventé mi-vrai
​
Je cacherai mon visage au creux de tes mains
En serrant de toutes mes forces tes genoux
Et avec mes larmes et mon ardeur sans fin
Je te brûlerai, mon rêve étrange et doux
Le non-abouti tôt ou tard s’oublie
Le non-maîtrisé, laisse-le passer
À quoi songes-tu, ma belle mystérieuse ?
Pleures-tu ou c’est mon imagination ?
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
LE BLEU BOSPHORE
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Matthieu Carmelah
Je n’ai jamais vu le bleu Bosphore
Ne me prie pas de te le chanter
Mais j’ai vu, dans tes yeux qui m’adorent,
La mer luire de feux azurés
Je n’ai pas suivi des caravanes
En marchand de soie et de henné
Près de toi retiens-moi, ma Persane,
Sur ton sein je veux me reposer
Il t’importe peu - pourtant tu m’aimes
Et ne m’as jamais interrompu -
Que dans ma Russie, terre lointaine,
Je sois un poète reconnu
Au son du bayan frémit mon âme
Les longs cris des grues sont dans ma peau
Si je t’emmenais, belle Persane,
Au pays de neiges et de bouleaux ?
Tu m’appelais de loin, providentielle,
Le destin m’a amené vers toi
Et tes bras légers comme deux ailes
Se sont enlacés autour de moi
Dans ma vie j’aimerais faire une pause
Sans maudire les années passées
Raconte-moi un petit quelque chose
De ton beau pays ensoleillé
Assoupis ma nostalgie des plaines
Imprègne-moi de tes mille et un charmes…
Que pour la fille du Nord, hautaine,
Mon cœur ne soupire ni ne s’alarme
Au son du bayan frémit mon âme
Les longs cris des grues sont dans ma peau
Si je t’emmenais, belle Persane,
Au pays de neiges et de bouleaux ?
Non, je n’ai jamais vu le Bosphore
Je te l’inventerai bien, si tu veux
C’est égal tant que tes yeux m’adorent
Tel un océan de flammes bleues
C’est égal tant que tes yeux m’adorent
Tel un océan de flammes bleues
Tel un océan de flammes bleues
Tel un océan de flammes bleues
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
EN DESSUS, LA LUNE
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Arthur Robin
En dessus, la lune. En dessous, la brume
Argentée et claire, la nuit taciturne
La plainte lointaine d’un bayan s’élève
Envoûtant mon âme comme dans un rêve
Rit et se lamente la voix solitaire
Qu’est-ce que tu deviens, mon tilleul centenaire ?
Que de fois, naguère, je promenais ma belle
Jouant, le cœur en fête, du bayan fidèle
Et maintenant la belle fait l’indifférente
Sur d’autres chansons je ris et me lamente
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
LAISSEZ-MOI VOUS BÉNIR
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Alla Terekhova
Au miroir où se suivent en chaîne
Souvenirs, ombres et rêveries
Je demande où la vie vous mène
Et où est votre abri
Mes yeux cherchent un trois-mâts au loin
Là, sur le pont, c’est vous…
C’est toujours vous dans la fumée des trains…
Partout, des champs… Partout…
Des champs du soir sous la rosée
Et des corbeaux méchants…
Laissez-moi vous bénir
Laissez-moi vous bénir
Laissez-moi vous bénir, soyez
Béni aux quatre vents
Laissez-moi vous bénir
Laissez-moi vous bénir
Laissez-moi vous bénir, soyez
Béni aux quatre vents
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
LE BOSQUET D'AUTOMNE
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Matthieu Carmelah
Déjà se tait, dans le bosquet d’automne,
Le gai murmure des feuilles de bouleau
Les grues volent au-dessus du monde des hommes
Et disparaissent, tristes, dans le haut
Me voilà seul devant la plaine vide
Les cris plaintifs des grues se perdent au loin
Je me souviens de mon printemps rapide
Mais, du passé, je ne regrette rien
Ni les années gâchées en pure perte
Ni les premiers lilas de ma jeune âme
Le rouge embrase la forêt déserte
Mais l’on ne se réchauffe pas à sa flamme
Déjà se tait, dans le bosquet d’automne,
Le gai murmure des feuilles de bouleau
Les grues volent au-dessus du monde des hommes
Et disparaissent, tristes, dans le haut
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
LES YEUX NOIRS
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Matthieu Carmelah
Oh ! les beaux yeux noirs, les yeux merveilleux
Les yeux séducteurs étincelant de feu
Сomme je vous crains, comme je vous aime
J’ai dû vous croiser un jour de déveine
Vous êtes aussi noirs que le ciel de nuit
Et j’y vois déjà le deuil de ma vie
Et j’y vois encore un brasier vainqueur
Dans ses flammes brûle et se meurt mon cœur
Et pourtant je trouve dans mon triste sort
Non pas du chagrin, mais du réconfort :
Le meilleur de ce que Dieu m’avait donné
À ces yeux de braise je l’ai sacrifié
Oh ! les beaux yeux noirs, les yeux merveilleux
Les yeux séducteurs étincelant de feu
Сomme je vous crains, comme je vous aime
J’ai dû vous croiser un jour de déveine
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
TOUT SEUL AU LARGE
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Matthieu Carmelah
Un voilier blanc, tout seul au large,
S’en va dans le bleu infini…
Que cherche-t-il sur ces rivages ?
Que laissa-t-il dans son pays ?
Les vagues le battent, impassible,
Son mât plie sous une brise fraîche
Pour lui, point de bonheur possible
Il ne le fuit ni ne le cherche
En bas, l’azur des eaux diaphanes
En haut, l’or du soleil ruisselle
Lui, c’est l’orage qu’il réclame
L’unique havre du rebelle
​
Un voilier blanc, tout seul au large,
S’en va dans le bleu infini…
Que cherche-t-il sur ces rivages ?
Que laissa-t-il dans son pays ?
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
REQUIEM POUR MOI
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Alla Terekhova
Les âmes sont tellement nombreuses à être
Tombées dans le néant !
Mon lot aussi est bien de disparaître
Du monde des vivants !
Tout s’arrêtera : mes coups de cœur, ma flamme
Mes rêves et mes vœux
Le vert de mon regard, ma voix de femme
Et l’or de mes cheveux
​
La vie continuera avec ses mille affaires
Son trop de légèreté
Et tout sera comme si jamais sur terre
Je n’avais existé
Moi, comme les enfants, changeante et tendre
Gardant toujours espoir
Moi qui aimais le bois qui devenait cendre
Dans la cheminée, le soir
​
Les cavalcades aux champs, le violoncelle
La cloche du village…
Moi, si vivante encore et si réelle
Sur ces heureux rivages
Vous tous, oui, tous, - aucune différence ! -
Ne faites pas les sourds !
J’exige que vous me fassiez confiance
J’implore votre amour
Pour les affronts que - chose inévitable -
J’ai pardonné sans fin
Pour toute ma douceur inexprimable
Et mon air trop hautain
Pour mon passage comme un météore
Ma vérité, mes choix
Aimez-moi une seule fois encore :
Ma mort est là, déjà
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
LES ROBINIERS EN FLEUR
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Alla Terekhova
Nuit après nuit chantait le rossignol charmeur
Les rues dormaient dans un calme profond
Les grappes parfumées de robiniers en fleur
Nous plongeaient dans un vertige de passion
Le vieux jardin s’abreuvait des pluies de printemps
La mer roulait ses flots bleus et pensifs…
En ce temps-là, nous étions jeunes et innocents
Mon Dieu, que nous pouvions être naïfs !
De longues années ont passé, grisonnant nos cheveux…
Où êtes-vous, jolies branches vivantes ?
Aujourd’hui seule la neige et l’hiver brumeux
Me restent de leur blancheur éclatante
À l’heure où, dans les allées, la tempête pleure
Une certitude me vient brusquement :
Les grappes parfumées de robiniers en fleur
Ne reviendront plus, tout comme mes vingt ans !
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
L'ÉTOILE D'AMOUR
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant et arrangement : Matthieu Carmelah
Brille, brille encore, ma belle étoile
Étoile d’amour, inatteignable...
La plus parfaite et la plus ineffable
Rien ne te vaut, rien ne t’égale
Dans la splendeur de la nuit bleue je vois
Beaucoup d’étoiles briller au ciel
Aussi charmantes soient-elles, mon cœur ne bat
Que pour toi seule, ma toute belle
Étoile d’espoir, étoile de notre amour
Étoile des jours déjà lointains
Inoubliable, tu le seras toujours
Dans ma pauvre âme pleine de chagrin
Le merveilleux éclat de ta lumière
Vient éclairer ma triste vie
Et même sur ma tombe solitaire
Brille, mon étoile, brille, je t’en prie
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
DEUX ROSES
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : OlostA
Le ciel de novembre pleure sur la ville
Embrumant les vitres de mélancolie
Dans la nuit s’effacent deux ombres fragiles
Deux belles roses muettes et vouées à l’oubli
La première, d’un blanc immaculé,
Tel un sourire sur une âme torturée
Et l’autre, enivrante, d’un rouge sang
Comme embrasée par le soleil couchant
Elles existaient l’une pour l’autre
Et les voilà mortes…
Fanées à jamais, disparues sans retour
Et, avec leur mort, vient la fin d’un amour
Ce bonheur, immense comme la voûte céleste
Beau comme les étoiles, libre comme la mer
Qu’il est loin, hélas, et déjà il n’en reste
Que deux roses mortes, tombées en poussière…
La première, d’une tristesse indicible
Comme le souvenir d’un rêve impossible
Et l’autre, dangereusement séduisante
Fantasque, vertigineuse, insolente
Elles existaient l’une pour l’autre
Et les voilà mortes…
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
MENTEZ-MOI
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Matthieu Carmelah
Mentez-moi, charmez-moi et jouez-moi des tours
Que je saute la tête la première dans l’amour
Je veux croire vos mensonges contre toute raison
Et vous suivre à l’aveugle sans trop d’réflexions
Je ne veux pas savoir pourquoi vous êtes venue
Ni où vous m’emmènerez par des voies inconnues
Votre haleine sur mes lèvres, c’est tout c’qui m’importe
Votre main dans la mienne, je n’demande rien d’autre
Mentez-moi, mentez bien, du mieux que vous pouvez
Car, bientôt, réveillé de mon rêve enchanté
Je n’verrai, devant moi, que le vide et la nuit
Mentez-moi, et surtout croyez-y, vous aussi…
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
LES CLOCHES DU SOIR
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : Matthieu Carmelah
Les cloches du soir viennent me rappeler
Tant de souvenirs des jours passés
Les belles amours de mes vingt ans
Ma terre natale et mes parents
Quand, pour toujours, je m’en allais
Tel un adieu, les cloches sonnaient
Ô ma jeunesse, comme elle est loin !
Il ne m’en reste hélas plus rien !
Beaucoup d’amis sont morts déjà
Si pleins de vie en ce temps-là
Ils dorment dans leurs tombes noires
Sourds désormais aux cloches du soir
Je sais, bientôt, ce sera mon tour…
Mais l’Angélus trois fois par jour
Sonnera encore, bravant la mort…
D’autres chanteurs viendront alors
Au lieu de moi, le front pensif,
Rechanter le même motif
Adaptation française
Chanson originale (en russe)
LE TRAIN SIFFLE
Paroles françaises : © Marina Lushchenko
Chant : OlostA
Refrain
Le train siffle, souffle et, lentement, démarre
Joie, tapage, effervescence
Bousculades et impatience
Des badauds, curieux, se pressent dans la gare
Et tout comme le vent lui-même
Le train vole dans la plaine
Le train siffle, souffle et, lentement, démarre
Joie, tapage, effervescence
Bousculades et impatience
Des badauds, curieux, se pressent dans la gare
Des badauds, curieux, se pressent dans la gare
Et tout comme le vent lui-même
Le train vole dans la plaine
Et tout comme le vent lui-même
Le train vole dans la plaine
Le train vole dans la plaine
Dans la plaine
Encore plus rapide, mon rêve secret
L’attente ne finira-t-elle jamais ?
Mon cœur, tour à tour, espère et désespère
Et je m’écrie presque : mon Dieu, quel calvaire !
Refrain
C’est l’Amour, toujours lui, qui, de loin, m’appelle
C’est ton doux regard qui me donne des ailes
Fais-moi, près de toi, oublier tout au monde
Verse en moi l’espoir de nouvelles rencontres
Refrain